15.6.16

Résidence dans un collège

En mai, j'ai été en résidence au collège Alphonse Daudet de La Valette à l'invitation du principal, monsieur Gérard Leca. Une telle résidence implique un temps d'atelier avec des classes et un temps de travail personnel dans un espace dédié où les élèves peuvent me rendre visite et échanger. C'est en étant en situation de création que l'artiste apporte le plus à l'ensemble de la communauté éducative et monsieur Gérard Leca l'a bien compris. J'ai donc continué mon chemin sur le "cri monde". Voici l'oeuvre que j'ai offerte au collège:


Cri monde 61, acrylique sur papier

Un élève m'a confié : monsieur, on dirait des gens dans un immeuble qui crient. Du coup voici, à titre d'exemple du parcours entrepris, la consigne donnée à une classe de 5ème : se ressouvenir d'un lieu du collège où vous avez éprouvé une émotion forte, représenter lieu et émotion par l'écriture et/ou le dessin. Avec leur professeure d'arts plastiques, nous leur avons montré des tableaux abstraits de Pollock, Rotkho ou Kandinski et nous en avons discuté : comment traduire une émotion ?


Travail d'un élève de 5ème
Je propose ci-dessus la composition de Yann. Je la trouve remarquable car représentative de la démarche souhaitée. Observez bien. Le lieu évoqué est indiqué en haut à droite: la table de ping-pong. Le trait jaune plus large que les autres, vaguement vertical, représente le filet et le rond orange la balle. L'émotion, la joie - la peur, est écrite en haut à gauche. 
D'abord la forme : la table est composée de structures géométriques anguleuses sauf le cercle jaune qui par contraste donne sa valeur à l'ensemble et en fait "chatoyer" les éléments. Et ce cercle est le coeur même du projet de l'élève puisqu'il représente la balle, objet de toutes les attentions au ping-pong. L'élève n'a pas pensé esthétique mais transcription au plus près de son ressenti. Alors quelque chose est advenue qui le dépasse et qui est juste. 
Ensuite les couleurs, là aussi on pourrait décrypter, remarquer que dans la joie - la peur, il y a bien sûr des zones d'ombres... etc... Je laisse à chacun le loisir de poursuivre.

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